« C’est avec une immense tristesse que j’ai appris la disparition de Jean-Louis Debré, une figure majeure de notre vie démocratique, un homme d’engagement, d’Histoire et de transmission.
En 2022, la Ville de Castelnau Le-Lez avait eu l’honneur de l’accueillir au Kiasma, à l’occasion de l’exposition consacrée aux Mariannes (bustes des Mariannes) du Sénat.
Jean-Louis Debré avait alors profité de l’occasion pour commenter l’actualité : “Dans ce monde de plus en plus incertain où la guerre a fait sa réapparition, le peuple français a besoin de cohésion, de fraternité nationale autour de la République“.
Il avait conclu son propos en félicitant la municipalité d’avoir prévu que les élèves de Castelnau visitent cette exposition et prennent conscience que “les élus de la nation sont les fils de Marianne”.
Après sa visite de l’exposition, il avait interprété sa pièce dont j’ai encore un souvenir fort « Ces femmes qui ont réveillé la France » aux côtés de son épouse Valérie Bochenek. Avec sa verve unique, son amour des institutions et son humour mordant, il avait captivé son auditoire, nous offrant une véritable leçon d’histoire vivante et passionnée. Ce soir-là, il ne racontait pas seulement la République : il l’incarnait.
Il s’était imposé comme un homme d’État à part entière, infatigable défenseur de la démocratie, tour à tour ministre, président de l’Assemblée nationale, du Conseil constitutionnel, mais aussi écrivain et homme de scène. Il portait en lui l’héritage de son père, Michel Debré, Premier ministre du général de Gaulle, dont il partageait la rigueur républicaine et la passion du droit. Toujours habité par cette exigence républicaine, ce souci du droit et cette volonté de faire vivre la mémoire collective.
Sa voix s’est tue, mais son engagement résonnera longtemps encore. La République perd l’un de ses gardiens et nous perdons un homme qui savait si bien en transmettre l’âme.
Mes pensées accompagnent sa famille et ses proches. »
Frédéric LAFFORGUE