En août 1870, il s'engage dans un régiment de zouaves. Il est tué, à 29 ans, au combat de Beaune-la-Rolande. La première exposition des Impressionnistes, où plusieurs de ses toiles seront exposées, aura lieu en 1874, quatre ans après sa mort.
Il a signé au moins deux œuvres qui concernent Castelnau, Vue de Village (1968, Musée Fabre à Montpellier) et la Robe rose (1864, Musée d’Orsay).
Vue du village
Peint en 1868 à Méric, depuis la résidence familiale d'été, "Vue de village" est aujourd'hui au musée Fabre de Montpellier. le village en question est Castelnau-le-Lez.
Ce tableau est l'un des plus caractéristiques de l'aboutissement de ses recherches dans la peinture des scènes de plein air. Berthe Morisot , dans une lettre à sa sœur Edma, 1er mai 1869 écrit : "Le grand Bazille a fait une chose que je trouve fort bien : c'est une petite fille en robe très claire, à l'ombre d'un arbre derrière lequel on aperçoit un village. Il y a beaucoup de lumière, de soleil. Il cherche ce que nous avons si souvent cherché, mettre une figure en plein air ; cette fois il me paraît avoir réussi ".
Cette toile, acceptée au Salon de 69, n'est "ni portrait, ni paysage. La Vue de village est plutôt l'interprétation d'une figure en plein air dans un paysage. Il construit son tableau en accusant les contrastes et en découpant crûment les formes dans la lumière, ce qui ne l'éloigne guère du Courbet de La Rencontre (1854, Montpellier, musée Fabre). A chaque séjour à Méric, le paysage languedocien fournit les motifs dont il a besoin. "
Vue de village
1868
130 × 89 cm
Musée Fabre, Montpellier
La robe rose
Parallèlement à la faculté, Bazille fréquente l'atelier de Gleyre où il rencontre de jeunes artistes qui formeront plus tard le groupe
impressionniste. Avec eux, Bazille va peindre directement en plein air : il s'intéresse particulièrement à représenter des paysages ou des figures en lumière naturelle. Ce tableau, exécuté pendant l'été 1864, en est un bel exemple précoce.
La figure représentée est Thérèse des Hours, une cousine de Bazille. Les familles Bazille et des Hours passent chaque été dans la magnifique propriété familiale de Méric, à Castelnau-le-Lez, village des environs de Montpellier. La maison et son parc se trouvent légèrement en hauteur, et dominent le village. Bazille fait poser Thérèse sur la terrasse, à l'extrémité du jardin.
Elle porte une robe simple, à rayures verticales roses et gris argenté, et un tablier noir. Elle tourne le dos au spectateur et dirige son regard vers le bourg et ses toits couverts de tuiles orangées propres au Midi. Pour accentuer le contraste entre le lointain et le premier plan, Bazille dispose des arbres qui encadrent le second plan. C'est un procédé cher aux peintres de l'école de Barbizon, Théodore Rousseau, par exemple. Ici, ces arbres, dans l'ombre comme la figure de Thérèse, mettent en valeur la lumière crue du Midi qui découpe et affirme les contours.
Dans un dessin préparatoire, Thérèse est tournée vers le spectateur, dans une position typique du portrait traditionnel. Il est intéressant de constater que le peintre a finalement choisi de montrer le dos de son modèle, plongeant ainsi sa toile dans une atmosphère de calme, de plénitude et d'empathie.
La robe rose
1864
Huile sur toile
H. 147 ; L. 110 cm